NICKY GALLIANO SUR « LUDION » (Témoignage)

Pochette de l’album « LUDION » (bande originale)

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NICKY GALLIANO (COMPOSITEUR)
SUR « LUDION »

Témoignage

Introduction

J’aime marquer le début de mon aventure avec Morgan sur une table, à l’extérieur d’un bar, dans le froid (à vrai dire, je ne suis même plus sûr qu’il faisait froid, mais je préfère l’histoire ainsi).
Donc nous voilà à cette table, Morgan déguise à peine ses ambitions de cinéaste en étant léger et en feignant la plaisanterie. On part dans un délire en imaginant le tournage, que je pourrai faire la musique, que « Oh ! En plus je connais un maquilleur ! » (gros bisous à toi Maxime).
J’avoue qu’à la base, c’était pour moi une de ces innombrables discussions où on s’adonne à un doux rêve qui fait plaisir sur le moment, mais sans portée véritable. Mais c’était mal le connaître.
Le voilà qui commence à mettre tout cela en branle. Les petits cailloux qui dégringolent du flanc de la montagne et commencent à tout emporter. On rencontre des gens, on démarre des castings etc. etc. « Un peu comme une caisse à savon quoi ! Y’a tout qui roule et on se demande pourquoi, on se demande si on va aller au bout (enfin, nous, parce que Morgan de son côté savait déjà qu’il irait au bout, quitte à perdre quelques morceaux en chemin !).
Nous voilà donc embarqués dans cette aventure.

Mon Rapport au Film d’un point de vue diégétique

On pose dès le départ un décor qui me parle particulièrement ; dualité terroriste / résistant, bourreaux / victimes. Surveillance du peuple par le peuple, ou bien protection ? (J’écoute « Us and Them » de Pink Floyd en ce moment même).
Pour moi ce film tend à créer suffisamment de bruit en moi, frôlant les frontières de mon confort.
Me retrouver dans cette cacophonie m’empêche de voir clair. Tout est plausible, et rien de l’est.
Mon dialogue interne devient rapidement « Que dois-je faire, comment dois-je le faire, pourquoi dois-je le faire, que vois-je en face de moi, pourquoi je choisi de le voir comme ça, quelles sont les bonnes causes, quelles sont les mauvaises causes, quel est le… »
Finalement, tout ce bruit, petit à petit, est suffisamment intense, pendant suffisamment longtemps, qu’il finit par se retrouver en retrait et mettre enfin en valeur le silence. Qu’en réalité la seule réalité à ce moment-là c’est « Qu’est-ce que j’écris. Qu’est-ce que je raconte ? Sachant que je serai sans doute la seule personne à lire mon texte. Et comment vais-je le finir ? ».
Tout ça se mélange, et finalement je me marre parce que c’est absurde ! Tout est absurde ! Donc nous sommes libres. Qu’y a-t-il de plus grand que le ridicule marié à un soupçon de foi aveugle ?
La grandeur est une sorte de convention, de politesse peut-être ! Je ne sais pas.
(Cette phrase n’a pour but que de taquiner Morgan évidemment ! Imaginez un personnage inébranlable qui tente de tendre vers la grandeur sans jamais pouvoir la toucher, et un autre qui l’atteint uniquement pour la faire dégringoler de la montagne !).
Finalement, je me pose, et paisiblement, je me demande une énième fois ce qui est réel dans tout ce que je regarde en fait. Et pourquoi dans toute cette illusion, je sens quelque chose de tangible qui me fait ressentir « mon » dehors autrement.
Voilà, c’est ça Ludion.
Jusqu’à ce qu’enorgueilli de mon nouveau savoir universel, le film me chuchote à l’oreille « Ludion est réel, il a aimé dessiner ton histoire et a ri de te voir penser que tu étais spectateur d’une fiction ». Quelque chose s’est inversée.

Expérience en tant que compositeur avec le réalisateur

Beaucoup de théorie, peu de pratique, c’est comme ça que tout commence !
Recherche de matériel abordable pour la prise de son, et de méthodes de captation, formation sur le tas, des contraintes pourtant déguisées en détails. Le tout filmé avec un appareil photo qui couine (Germain se reconnaîtra). Et me voilà perchiste.
C’était très important pour moi d’être présent sur le tournage, même si je n’allais finalement faire connaissance avec lui que 4 ou 5 ans plus tard.
J’ai pu voir le ressenti des acteurs, des techniciens, à l’évolution de la représentation qu’ils se font de ce projet, aux limites humaines, à l’inspiration spontanée d’un plan fou mais qui finalement fonctionne à merveille !
Passé le tournage, durant la post production, chacune des séances de compositions était un RDV pour nous deux. Morgan et moi-même avons assisté à la naissance de tout cet univers sonore, ensemble, comme une sorte de rendez-vous timide, mais tellement, tellement inspirant.
C’est là je pense que notre amitié s’est scellée pour de bon, après avoir créé un langage commun pour se deviner systématiquement, mais subtilement.
Frustrations et explosions d’inspirations ont parsemé ces instants, que je garderai à jamais dans ma mémoire.

© Texte écrit par Nicky Galliano, compositeur du film « LUDION » (2022).

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Ludion (Bande originale)

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